Marc-André Dalbavie
Marc-André Dalbavie étudie au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, où il suit les cours de Marius Constant pour l’orchestration et de Pierre Boulez pour la direction d’orchestre.
De 1985 à 1990, il participe aux activités du département de recherche musicale à l’Ircam, où il aborde la synthèse numérique et la composition assistée par ordinateur. Sa première œuvre réalisée à l’Ircam, Diadèmes, le fait connaître dans le monde entier, et cette pièce est régulièrement jouée lors des tournées de l’Ensemble intercontemporain.
Il réside à Berlin, de 1992 à 1993, à l’invitation du Deutscher Akademischer Austauschdienst (DAAD) et, de 1995 à 1996, à la villa Médicis à Rome. Il est professeur d’orchestration au Conservatoire de Paris depuis 1996.
Marc-André Dalbavie obtient le prix de composition Salzburger Österfestpiele. En décembre 1998, il est nommé par USA Today’s « Meilleur jeune compositeur » de l’année. Cette même année, il est compositeur en résidence à l’Orchestre de Cleveland pour deux ans. En 2000, il est en résidence à l’Orchestre de Minneapolis, et à partir de 2001 et pour quatre saisons, à l’orchestre de Paris. Il est le compositeur à l’honneur du festival Présences de Radio France en 2005. En 2010, il est lauréat du Grand prix Sacem de la musique symphonique.
Pour avoir ouvert la musique contemporaine dans des directions multiples, Marc-André Dalbavie est aujourd’hui l’un des compositeurs les plus joués de sa génération. Il a reçu les commandes des orchestres les plus prestigieux (Orchestre Symphonique de Chicago, Orchestre de Cleveland, Orchestre Philharmonique de Berlin, Orchestre de Philadelphie, Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, Orchestre de Paris, Orchestre de la BBC, Orchestre Symphonique de Montréal, Orchestre Philharmonique de Tokyo), ainsi que d’institutions musicales comme Carnegie Hall, Suntory Hall de Tokyo, Proms Festival de Londres, Aspen Music Festival, Festival de Marlboro, la Cité de la musique à Paris…
Le travail de Marc-André Dalbavie part d’une recherche sur le timbre et le phénomène sonore, liée à l’électronique. Il utilise notamment la notion de processus et l’écriture spectrale qu’il cherche à développer et à étendre aux divers paramètres musicaux. De même, l’espace est au centre de ses préoccupations ; sa production regroupe un ensemble de pièces acoustiques spatialisées qui font accéder à une sensation spatiale en transformation continue, à l’intérieur de laquelle l’auditeur est comme immergé : dans Non-lieu (1997), par exemple, la scène est vide, et les quatre chœurs de femmes et l’ensemble instrumental sont répartis dans la salle autour du public. Spécialement écrites pour les salles et les lieux où elles devaient être créées, certaines de ces pièces sont même des œuvres in situ, à l’instar de l’œuvre plastique de Daniel Buren, et, à ce titre, modifient le cadre du concert traditionnel. Ainsi Mobiles (2001), pour chœur et orchestre est spécialement conçu pour la salle de la Cité de la musique à Paris et Rocks under the Water (2002), pour la résidence Peter Lewis à Cleveland de l’architecte Frank O. Gehry.
Parallèlement, le compositeur a engagé un travail sur l’orchestre, afin d’en explorer toutes les potentialités, depuis la diffraction sonore jusqu’au bloc symphonique, en glissant de l’un à l’autre selon un principe de « morphing » généralisé. Parmi ses dernières pièces pour orchestre, Sinfonietta est créé au festival Présences 2005, Variations orchestrales sur une œuvre de Janáček, au Century Hall de Tokyo en 2006, La Source d’un regard, par l’Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amsterdam dirigé par George Benjamin, en 2007.
Ce contexte novateur lui a permis de lever plusieurs interdits modernistes. Il a ainsi réintégré la consonance et la pulsation rythmique, redéployé les genres du concerto – Concerto pour piano(2005), Concerto pour flûte (2006) –, ou de certaines formations de musique de chambre – Trio n°1 (2008), Quatuor avec piano (2011) –, redonné à la voix sa fluidité mélodique, repensé la question des rapports texte-musique. Après les Sonnets de Louise Labé pour contreténor et orchestre (2008), il écrit son premier opéra Gesualdo, créé à Zurich en 2010, puis Le Soulier de Satin édité aux éditions Lacroch’ et créé en 2021 à l’Opéra de Paris.